Embrasser sa femme durant le jeûne et le mois de Ramadan – Sheikh Al-’Utheimine

Est-il permis d’embrasser sa femme pendant le jeûne du mois de Ramdan ?

Cheikh Al-Albânî –qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :

D’après ‘Âichah –qu’Allah l’agrée :

“Le Prophète مّسل و عليه اهلل ىّصل m’embrassait alors qu’il jeûnait et que moi je jeûnais”.

Et le hadîth est une preuve de l’autorisation pour celui qui jeûne d’embrasser sa femme pendant le Ramadan et les savants ont divergé à ce sujet en plus de quatre avis dont le plus fort est l’autorisation mais en prenant en considération la situation de celui qui embrasse car s’il est jeune et qu’il a peur qu’il ait des rapports sexuels (suite au fait d’avoir embrassé sa femme) qui vont annuler son jeûne alors il s’en empêche (d’embrasser) et c’est ce qu’a indiqué ‘Âicha qu’Allah l’agrée- : …et qui d’entre vous maîtrise son désir”.

Mais de plus cela a été rapporté d’elle de manière explicite, At-Tahâwî a rapporté (1/346) de Hourayth bnou ‘Amr d’après Ach-Cha’bî d’après Masrouq d’après ‘Âichah qu’elle a dit :

“Il se peut que le Messager d’Allah مّسل و عليه اهلل ىّصل m’a embrassée alors qu’il était en état de jeûne quant à vous il n’y a aucun mal pour le vieux, âgé qui est faible”.

Et Hourayth a été cité par Ibn Abî Hâtim (2/2/263) et il n’a pas cité d’éloge ni de critique à son égard mais de plus cela a été rapporté d’une voie directement du Prophète مّسل و عليه اهلل ىّصل et elles se renforcent (les voies) les unes les autres, l’une de ‘Âichah elle-même et nous allons en citer in sha-a Allah sous le numéro 1606.

“Laisse ce dont au sujet duquel tu as un doute pour ce au sujet duquel tu n’as pas de doute”.

Mais il convient de savoir que le vieux, âgé n’a pas été cité en termes de restriction mais en termes d’exemple car en général ceux qui sont vieux et âgés ont un désir faible sinon la règle en cela est la force du désir et sa faiblesse ou la force de volonté et sa faiblesse.

Et c’est selon ce détail que doivent être comprises les différentes versions des narrations rapportées de ‘Âichah –qu’Allah l’agrée- car certaines rapportées d’elle sont explicites sur l’autorisation absolue comme ce hadîth-ci et il a été rapporté en réponse à la question que lui
a posée ‘Amr bnou Maymoun dans certaines versions et elle a dit :

“En effet vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle à suivre”.

Et certaines (versions) indiquent la permission même pour les jeunes en raison de sa parole (à ‘Âichah qu’Allah l’agrée) : “Et que moi j’étais en état de jeûne”.

Et le Messager d’Allah مّسل و عليه اهلل ىّصل est décédé alors qu’elle avait 18 ans.

Et de même ce qu’a rapporté ‘Âichah bint Talhah qu’elle était chez ‘Âichah l’épouse du Prophète  et que son mari ‘Abdoullah bin ‘Abdir-Rahmân bin Abî Bakr le très véridique est entré alors qu’il était en état de jeûne et ‘Âichah lui dit : “Qu’est-ce qui t’a empêché de t’approcher de ton épouse et de l’embrasser et de la câliner ?”.

Il dit alors : “L’embrasserais-je alors que je suis en état de jeûne ?”.

Elle dit : “Oui”.

Rapporté par Mâlik (1/274) et d’après lui At-Tahâwî (1/327) avec une chaîne de transmission authentique.

Ibn Hazm (6/211) a dit :

“’Âichah bint Talhah était la plus belle des femmes des gens de son époque et ‘Âichah (bint Talhah) et son mari deux jeunes dans la fleur de leur jeunesse”.

Et il faut comprendre cela comme le fait qu’elle n’avait pas peur pour eux deux (d’avoir ensuite des rapports intimes) et c’est pour cela qu’Ibn Hajar a dit dans Al-Fath (4/123) après avoir cité ce hadîth de la voie d’An-Nasâî “…et il dit : alors que moi je suis en état de jeûne ?! Et il m’embrassa” : “Et ceci renforce ce que nous avons dit précédemment que l’analyse de cela est que c’est pour celui qui n’est pas influencé par le fait de toucher ou d’embrasser et pas de faire la distinction entre le jeune et le vieux car ‘Âichah était jeune. Oui, comme le jeune est présumé avoir un désir effervescent certains ont alors fait la distinction (dans le jugement) (entre jeune et vieux)”.

Source: Silsilat al-ahâdîth as-sahîhah de Cheikh Al Albani hadîth n°219.